Avant propos.
Pourquoi le Cantal ?
Pour deux raisons :
- Claudia, intéressée par un autre trek en montagne avait exprimé ses préférences en 2024 : « plutôt les Alpes car trop de névés dans les Pyrénées »… sauf que dans les Alpes et le massif du Thabor, il n’y avait pas à proprement parler de névés mais uniquement de la neige au-dessus de 2600 m !!! Il fallait donc trouver un massif sans risque d’avoir de la neige
- En revenant d’Espagne, j’avais vu sur une aire d’autoroute une immense affiche ventant les paysages du Cantal et avait décidé d’aller y randonner dès que possible.
Suite à la news de Polyrando, 4 personnes se déclarent intéressées : Claire, Claudia Eric et moi (Bernard)
Pour des raisons logistiques nous décidons d’y aller en 2 voitures.
JO
Claire et moi arrivons peu après 16h30 à Murat, gros village médiéval que nous avons choisi pour son environnement et pour sa capacité d’hébergement plus sympa que les immeubles tours de Super Lioran.
Claudia et Eric nous rejoignent dans le super appart qu’Eric a réservé pour nous 4. Il mérite largement son 10 sur 10.
Petite visite du village et restau le soir dans le Tout Petit Bistro du coin… Petit mais avec plusieurs terrasses 😀 !
J1 - 133 m + 565 m -
Nous partons au village du Claux pour y pré positionner une voiture qui nous attendra au camping le soir de notre 5ème jour de rando. Cela nous permet d’alléger le portage et aussi de préparer la suite du trek.
Pendant le trajet en voiture sur les petites routes dans le Cantal bien ensoleillé, je n’arrête pas de m’exclamer « waaahh, que c’est beau »… Claire ne dit pas un mot et, sachant qu’elle craint quelque peu le soleil, je m’imagine ses pensées… Houlala, quel cagnard et avec tous ces endroits exposés au soleil, ça promet… Claire démentira, évidemment 😀 !
Après avoir déposé la voiture d’Eric au camping, nous nous dirigeons avec ma voiture vers Super Lioran où nous nous garons. Derniers préparatifs et petite appréhension au sein du groupe : les choses sérieuses vont commencer… Enfin pas tout de suite : nous nous dirigeons en effet vers le téléphérique que nous empruntons jusqu’au sommet : c’est toujours ça de gagné ! Là-haut, nous profitons de la magnifique vue sur les principaux sommets du Cantal et nous profitons des panneaux expliquant la formation du plus grand stratovolcan d’Europe. Tant qu’à faire, nous en profitons aussi pour déjeuner à l’ombre des parasols sur la terrasse du restaurant. Le soleil brille, brille brille… et la température monte, monte, monte !
Il est 14h30 passée… Il serait peut-être temps de randonner, non ? Et pourquoi pas commencer par la petite montée qui nous mène au Plomb du Cantal, point culminant de ce massif à 1.855 m d’altitude ? Une table d’orientation nous y attend… On peut y observer les sommets les plus éloignés, comme celui du Mont Lozère où nous sommes passés avec Polyrando quelques semaines auparavant alors que nous parcourions le chemin de Stevenson. Cela semble déjà si loin… mais d’autres aventures nous attendent et nous descendons du Plomb du Cantal avec les pieds légers malgré nos sacs pas si légers puisqu’équipés pour 5 jours de bivouac. Nous suivons alors un magnifique sentier en balcon puis passons le col de la Chèvre avant de descendre en pente douce vers le buron de la montagne du Clos. Sauf que contrairement à nos attentes, ce buron n’est accessible que via un énorme détour. En outre, ce buron se situe dans un champ occupé à son extrémité par un grand nombre de vaches. Un buron est une petite maison en pierre utilisé durant les estives. Certains sont libres d’accès et peuvent servir d’abri pour la nuit. Je décide d’aller voir sans le sac et « en mode à travers tout ». Il est caché par la forte pente et les hautes herbes, mais je tombe droit dessus… même que j’ai failli tomber tout court. Le buron est entouré de barbelés pour éviter que les vaches ne viennent s’y frotter. Comme prévu (merci refufes.info) il est accessible, en bon état et relativement bien équipé. Il y fait par contre assez sombre et poussiéreux, mais il y a un grand plancher à l’étage avec même de vieux matelas disponibles. Cela aurait pu faire l’affaire par temps de pluie, mais ce n’est pas le cas. Je remonte, rejoins les autres et nous décidons de chercher un endroit de bivouac à proximité puisque nous avons trouvé de l’eau tout près du sentier. J’identifie un endroit à +/- 150 m dans les hautes herbes et à la lisière de la forêt. Pas évident de trouver un endroit +/- dégagé et plat. Tant pis… on monte les tentes et on s’installe à +/- 1.300 m d’altitude.
J2 - 1013 m + 988 m -
Le soleil est toujours de la partie et nous débutons la journée sous un ciel bien bleu. Le sentier continue plein Sud avant d’obliquer à droite vers l’Ouest et d’entamer une longue descente vers Thiezac (720 m d’altitude) le point le plus bas de notre trek. Quelques km avant Thiezac, nous passons par la porte du lion, une belle arche formée par une paroi rocheuse. Arrivée à Thiézac : nous sommes en pleine vague de chaleur et la chaleur est en effet écrasante. J’ai noté deux points de restauration possible, mais ne suis pas certain qu’ils soient ouverts. La vue d’une terrasse en contrehaut nous donne des ailes et nous nous présentons à l’entrée d’un petit bar faisant office de snack… Accueil glacial malgré la chaleur étouffante… On est chez Didine, mais on n’y dine pas après 14h00, étant donné que c’est le dernier jour d’ouverture… Après avoir obtenu un « non » ferme à toutes nos questions, nous parvenons tout de même à trouver notre bonheur avec des plats très corrects… Les patrons finissent même par proposer de remplir nos gourdes avec de l’eau hyper fraîche. On apprécie… La chaleur est toujours bien présente et nous faisons une halte sur les bancs du village quasi désert. Nous remplissons le reste de nos gourdes avec l’eau de la fontaine potable. Nous avons ensuite une longue montée et pas de source en chemin ni sur notre prochain lieu de bivouac. Chacun porte dès lors plus de 3 litres d’eau ce qui alourdit encore les sacs. Le mien doit à présent dépasser les 19 kg… Oops… plus trop l’habitude, moi ! Ça va bien me ralentir dans la montée et l’archange Gabriel dont nous avons croisé la statue dans la montée n’y pourra pas grand-chose… ou peut-être que si : plus haut, nous devons en effet stopper quelques minutes car nous sommes rejoints par l’orage. Le temps de nous équiper et d’une mini pause et nous poursuivons la montée… jusqu’à ce qu’un nouvel épisode orageux, nous incite à demander l’hospitalité aux occupants d’un grand gîte isolé en pleine nature. Ce gîte est loué dans le cadre d’un stage de Tango. Un peu sur-réel… L’orage n’était finalement pas aussi violent qu’attendu et après cette 3 ème pause, nous repartons en suivant une petite route à flanc de montagne avant de reprendre la montée. Je retrouve mes sensations et repasse devant. Après une interminable montée dans une zone herbeuse dont le chemin est « squatté » par de braves vaches, on aperçoit au loin l’Elancèze (1.555 m) qui domine le secteur. Les autres sont à présents loin derrière moi. Je les attends jusqu’à ce qu’ils soient à portée de voix et explique à Eric par où passer en lui suggérant de continuer à suivre le GR400 et d’ainsi éviter le sommet. Comme j’ai transmis le tracé GPX à Eric, il peut identifier l’endroit exact de bivouac. Pour ma part j’entame l’ascension de l’Elancèze aussi vite que possible : c’est en effet moi qui porte la tente et je ne voudrais pas que Claire doive attendre la tente trop longtemps. Montée rapidos, sauf que… c’est un peu plus haut que prévu : pas grave, le sentier qui monte est très beau. Au sommet, je tombe nez à nez avec 3 trailers qui m’expliquent que c’est un cul de sac et qu’il faut redescendre au col ! Ah bon !? J’avais pourtant identifié sur carte un passage… Si je dois faire demi-tour, je vais arriver assez tard. Les trailers repartent et je cherche attentivement une trace… que je finis par trouver un rien en contrebas. Recul de 10 m et je parviens à joindre cette trace avec les herbes humides cachant les rochers dans une forte pente. C’est franchement casse-g..le ! En outre, cette mini trace disparaît par moments. Descente prudente donc, mais finalement assez rapide. Arrivée à l’entrée du bois, la pente se radoucit et la trace devient un petit sentier. Ouf, je me félicite de mon choix et rejoins rapidos l’endroit de bivouac à +/- 1.350 m d’alt avec seulement une dizaine de minutes de retard sur les autres. Eric était tout content d’être avec les deux nanas, mais Claire bien inquiète à l’idée de ne récupérer son logement (la tente) que bien plus tard. C’était une longue étape, quelque peu éprouvante en terme de portage, de chaleur, de kilométrage et de dénivelé et lorsque nous allons dormir il fait quasiment nuit.
J3 – 800 m + 827 m -
Tout comme la veille, les tentes sont sèches au matin. Super car cela nous fait gagner du temps. En une vingtaine de minutes, nous rejoignons le col du Pertus, tout proche. Direction Mandailles. Nous y descendons assez rapidement et arrivons bien à temps pour l’apéro sur une terrasse ombragée de l’auberge Au bout du monde (qui mérite bien son nom), un excellent restaurant local. La suite nous réserve une belle montée avec une pause à la fontaine de Levers… sauf qu’il n’y a pas (ou plus ?) de fontaine. Il y a par contre une petite rivière dont le débit est largement suffisant pour nous approvisionner en eau. C’est en effet le dernier point d’eau avant le buron de Cabrespine où nous avons prévu de bivouaquer. Je suis impatient d’y arriver et prend de l’avance : le chemin est facile et il est impossible de se tromper. Le buron (1.360 m d’altitude) est magnifique et inoccupé. C’est super, il y a de la place et nous ne devrons pas monter les tentes, ce qui est d’autant mieux que des vaches se trouvent à +/- 200 m. Les autres arrivent et nous nous installons avant d’aller chercher de l’eau à la source dont l’endroit est indiqué sur refuges.info… sauf qu’en cette période de sécheresse, la source est tarie. Je descends quelques dizaines de m plus bas et finis par trouver un mini filet d’eau qui me permet de remplir une gourde en +/- 20 minutes. Faudra filtrer ou bouillir… Claire fait de même et descend même nettement plus bas que moi. Pas évident… surtout que sur la ligne d’horizon visible depuis le buron, il apparaît que le temps se gâte. Nuages sombres et vent frais n’annoncent rien de bon… Nous manquons d’eau, mais un guide local qui passe avec son groupe, ayant pitié de nous, nous laisse deux grandes bouteilles d’eau gazeuse qui nous sauvent grandement la mise. Grand merci à lui.
Repas du soir confortablement installés et dodo… ou presque…
J4 – 700 m + 1157 m -
Après une nuit de, après une nuit de… après une nuit à l’issue de laquelle certains ont le sentiment d’être dans le brouillard… arrive le petit matin et le paysage est très différent de celui de la veille : le brouillard, le vrai celui-là, est en effet bien présent. Mais le paysage est superbe car nous sommes juste au-dessus des nuages. Pas de pluie, mais les hautes herbes mouillées finissent par quelque peu « humidifier » nos chaussures. Par chance, nous randonnons sur les crêtes et continuons de monter vers le Puy de Chavaroche (1.736 m d’alt) ce qui nous permet de rester au-dessus des nuages. Passés le Puy de Chavaroche, nous continuons à suivre la crête et descendons jusqu’au col de la Chapeloune où nous devons prendre une décision : soit prendre l’itinéraire conseillé par le guide local et nous diriger vers la route que nous devrons suivre jusqu’au Pas Peyrol (où il y a de l’eau mais où nous repassons 2 jours plus tard alors que selon moi cet itinéraire est plus long), soit nous continuons sur l’itinéraire prévu. Je propose l’option initialement prévue, car il nous reste essentiellement de la descente, le soleil est moins présent et nous devrions dès lors avoir juste assez d’eau pour arriver à notre destination du jour.
Peu après avoir passé la roche Taillade, à hauteur du Roc d’Hozières, nous quittons le GR400 pour continuer tout droit en restant sur la crête. Alors que les nuages ont longtemps joué à cache-cache avec le soleil et le relief, le soleil prend progressivement le dessus au moment où nous passons sous le Roc des Ombres. Environ 1,5 km plus loin, nous quittons la crête pour entrer dans la forêt et descendre jusqu’au village du Falgoux (900 m d’alt). Nous y rejoignons bien dans les temps et même trop à temps le camping et le gîte communal où nous avons loué deux chambres. Nous serons seul à l’occuper et profiterons des infrastructures dans le plus grand calme. Le soir, excellent repas au restaurant de l’ Hôtel des Voyageurs dont la patronne est très attentionnée et serviable.
J5 – 790 m + 614 m -
Après une bonne nuit de repos, nous entamons une étape intermédiaire qui doit nous amener au village du Claux. Nous entamons une longue et belle montée via la Dévèze et arrivons sur le plateau du Luchard composé d’une grande zone herbeuse. Le grand calme n’est que peu interrompu par le bruit d’un Quad descendant au ralenti. Stupeur : ce sont deux chiens qui le conduisent… Ah non, il y a aussi une dame relativement âgée aux commandes. Elle nous explique qu’elle vient contrôler le point d’eau et son cheptel. Effectivement des vaches en grand nombre se trouvent sur le chemin, plus haut sur le plateau. Comme d’hab, je passe à travers sans trop m’attarder… Ces bovins ont des cornes immenses qui sont impressionnantes et il faut par moments choisir entre passer devant et risquer un coup de corne ou passer derrière et prendre une ruade. Je choisir de passer devant… Claire elle entame une conversation avec deux génisses… sans s’apercevoir que leurs mamans s’approchent… avec des intentions pas très claires ! C’est Claudia qui donne l’alerte et Claire reprend son chemin. Nous sommes à présent à 1.540 m d’altitude. Le paysage est superbe et nous faisons une petite pause pour en profiter. Un peu plus loin nous passons le Pas Rouge qui nous mène sur un sentier en balcon surplombant de belles vaches. Ça fait bien le 6ème troupeau que nous croisons depuis le premier jour. La plupart, c’est-à-dire celles qui ont une robe brune et des grandes cornes sont de la race Salers, soit la race locale, les autres étant vraisemblablement de la race Aubrac. Quoiqu’il en soit, elles sont toutes aussi belles et sympa les unes que les autres. J’aurais bien piqueniqué à leur niveau, mais les autres préfèrent s’éloigner. C’est vrai qu’ici malgré l’altitude et le vent, le soleil cogne peut-être un peu trop fort. Nous devrons dès lors attendre et après plusieurs espoirs déçus, nous entamons une descente dans une pente assez marquée et je distingue 3 points de pique-nique possible : Pas évident car le « cahier des charges » mentionne qu’il faut de l’ombre, au moins un peu de vent et un endroit décent pour s’asseoir… Et vous faudrait pas l'apéro, aussi 😃 ? Je demande aux autres de rester au premier point et descends sans mon sac en reconnaissance : le deuxième point est OK, mais le troisième point est encore mieux. Je fais signe aux autres et entame ma remontée jusqu’à ce que j’aperçoive Claire et Eric qui transportent mon sac sur les bâtons de rando. Super… le transport de sac de point en point, je signe tout de suite. Merci les amis 😀
Descente ombragée jusqu’aux Chaumillous où hurlent des chiens de traineau… sans traineau en cette saison, évidemment ! Nous y suivons une petite route durant un petit km dans des paysages un peu plus doux et bifurquons à hauteur de l’étang de Lascourt où nous entamons une dernière descente vers le village du Claux (1.040 m d'alt.). Nous y prenons l’apéro au bar du coin avant de rejoindre le camping où nous avons réservé un chalet avec deux chambres. Tout comme la veille, nous apprécions grandement la bonne douche du soir. Nous apprécions aussi le fait de récupérer nos affaires dans la voiture d’Eric que nous avons pré positionnée le premier jour. Ce soir, c’est tenue de soirée pour nous rendre au restaurant de l’auberge des cascades, située… au bord du lac des cascades ! Belle terrasse sur le lac, restau sympa et bonne nourriture, que demander de plus… 😃 ? Sur le retour au camping, petite halte au niveau d’une belle cascade, puis dodo car la journée du lendemain est assez longue et exigeante.
J6 – 1191 m + 507 m -
Claudia et Eric partent en voiture jusqu’au col de Serre (1.320 m d’alt.). Claire et moi entamons la montée en portage hyper léger, le reste étant dans le coffre de la voiture. Arrivée synchro au col de Serre. Eric annonce que Claudia et lui continuent en voiture jusqu’au buron d’Eylac, où nous avons prévu de manger. Super… Claire et moi continuons donc en portage léger sur un joli sentier parsemé de hautes herbes et de jolies fleurs variées. Nous apercevons l’ensemble du trajet qui nous attend l’après midi : le Pas Peyrol, le Puy Mary, la brèche de Roland, le Peyre Arse et l’endroit de bivouac, juste après. Les sommets sont assez impressionnants avec leur pente très marquée. Après tout, ce sont des volcans relativement récents… Mais c’est surtout la brèche de Roland qui impressionne : de loin, elle ressemble à un « U » parfait et on se demande comment on va la franchir… Nous rejoignons donc nos amis sur la terrasse ou plus exactement dans le jardin du buron d’Eylac (1.420 m d’alt.). Celui-ci a été transformé par les éleveurs locaux en mini magasin local et propose aussi des plats locaux. Les vaches paissent en paix à moins d’un mètre de nous, juste de l’autre côté de la clôture ! C’est un endroit très calme et nous nous félicitons de ce choix, loin de la cohue du Pas Peyrol accessible en voiture et où se croisent au restaurant du col tous les touristes d’un jour. Claudia, Claire et moi reprenons nos gros sacs, tout de même un peu plus légers puisque nous n’avons plus que 1,5 jours de marche à accomplir. Tant mieux car la première montée qui nous mène jusqu’au Pas Peyrol (1.585 m) est raide. Eric lui a décidé de placer sa voiture à Super Lioran et de nous rejoindre par le versant opposé. Cela nous fera à tous gagner du temps le lendemain puisque la voiture sera à l’arrivée du trek.
Après une belle montée, nous arrivons au Pas Peyrol où nous nous attendons à trouver de l’eau potable dans l’établissement avec sanitaires publics… sauf que plusieurs inscriptions mentionnent que l’eau n‘est pas potable (bizarre car cela ne correspond pas aux infos que j’avais…) Renseignements pris à l’office du tourisme juste à côté, cette eau n’est en effet pas potable. Le seul moyen de s’en procurer serait d’aller au Restaurant situé en face et d'en acheter. Nous ne tombons pas dans ce piège grossier et remplissons nos gourdes filtrantes. Cela fera l’affaire jusqu’à l’endroit de bivouac. Nous reprenons la dure montée, cette fois-ci entouré de touristes d’un jour dont la seule ascension aura probablement été celle du Puy Mary, volcan emblématique du Cantal. Parmi ces touristes figurent une famille digne de la famille Tuche. Ces « Tuche » nous dépassent à toute vitesse au bas de la pente… pour s’arrêter essoufflés quelques dizaines de mètres plus loin, histoire de reprendre leur conversation éclairée de toute une série de commentaires aussi marrants les uns que les autres. Nous continuons notre ascension à un rythme lent mais régulier et atteignons le sommet du Puy Mary (1.783 m d’alt.) et sa table d’orientation. Tiens ? Aucune nouvelle des Tuche, même plus bas dans la montée… Bon y a encore de la marge avant la tombée de la nuit… Ça tombe bien, car pour nous le chemin ou plus exactement le sentier est encore long… Nous devons à présent descendre la crête par un petit sentier dans une forte pente et bien maîtriser nos pas et… notre équilibre ! Il y a heureusement ici, nettement moins de monde. On distingue clairement le mini sentier qui continue à suivre la crête quelques centaines de mètres plus bas. Crête qui se prolonge en up and downs jusqu’au Peyre Arse. Après la descente extrêmement raide, nous atteignons la partie de la crête en up and downs. Celle-ci nous conduit jusqu’à la brèche de Roland. Un panneau y indique que le passage est difficile, Ben voyons, on n’aurait jamais deviné ! La descente est tellement abrupte que nous devons la parcourir en marche arrière. Etant passé le premier je guide quelque peu les pas de Claudia qui s’en sort très bien. Claire est passée devant et a déjà facilement entamé la montée opposée. C’est arrivé au sommet de cette montée, que nous réalisons qu’il y avait un itinéraire de contournement pour la descente. Oops ! Désolé les filles… Mais Claire et Claudia ne m’en veulent pas, au contraire : sachant que tout s’est bien passé, elles considèrent cela comme une chouette expérience… A partir de là, nous ne verrons plus personne jusqu’à notre endroit de bivouac. Nous continuons notre parcours sur la crête en up and downs et à un col quittons le GR 400 qui descend vers la vallée. Au contraire, nous entamons la montée vers le Peyre Arse (1.804 m d’alt.). Le sentier n’est pas trop difficile mais longe tout de même des versants abrupts. Je prends quelques dizaines de mètres d’avance, ce qui me permet de prendre des photos à l’aise et de signaler d’éventuelles difficultés aux filles. Tout se passe bien et j’atteins le sommet du Peyre Arse où j’attends Claire et Claudia. Entretemps, je viens d’apercevoir Eric qui monte rapidos vers le point de bivouac. Pour nous, il n’y a plus qu’à se laisser descendre jusqu’à l’endroit de bivouac sauf qu’un peu plus loin, le sentier est vertigineux et que tout faux pas peut être fatal. Etant devant, j’ai un moment de doute et regrette d’avoir emmené les filles dans cet endroit craignos. On y va tout doux mollo, mollo… Sensibles au vertige, s’abstenir. Heureusement ce passage est assez court et les filles gèrent à merveille. Nous ne sommes plus qu’à quelques dizaines de m du lieu de bivouac. Eric vient à notre rencontre et nous sommes tous heureux de nous retrouver là après cette longue journée riche en événements. Nous sommes sur le col à plus de 1.700 m d’altitude. Il y a un peu de vent et les autres se demandent s’il ne serait pas mieux de bivouaquer plus bas. J’insiste pour rester sur le col. Je suis en effet persuadé que le vent va tomber en soirée. Nous trouvons deux emplacements relativement plats et montons les tentes avant d’aller manger un peu plus bas à l’abri du vent. C’est notre moment de chance, car nous apercevons alors un chamois au pied de la paroi rocheuse qui nous fait face. Nous revenons vers nos tentes en misant sur une bonne nuit de sommeil avant la descente du lendemain et apprécions la vue à près de 360 ° de part et d’autre du col. Sauf que… en matière de vent, je me suis trompé : le vent a forci et soufflera très fort tout au long de la nuit. Comble de l’injustice, je dormirai très bien tandis que les autres auront un sommeil très perturbé par le bruit du vent balayant les tentes. Eric se lèvera deux fois pour resserrer les tendeurs. J’aurais dû faire la même chose, sauf que… je dormais à poings fermés.
J7 – 309 m + 773 m -
Avantage de la situation : le matin, grâce au vent, les tentes sont bien sèches. Nous les démontons rapidement, même si avec le vent ma tente est victime de l’effet « parachute ». Le ciel bleu de la veille au soir a cédé la place à un temps gris et nettement plus frais. C’était annoncé par la météo, mais pas à ce point-là. Ce changement de temps explique le vent violent qui a soufflé sur le col tout au long de la nuit. J’aurais dû anticiper, mais pas de regrets : c’était vraiment un super bivouac avec vue sur montagnes et vue sur chamois. Nous descendons assez rapidement sur un sentier facile et au col de Cabre rejoignons le Gr 400. Nous le suivons durant 800 m pour contourner le Puy Bataillouse. Eric qui a effectué l’itinéraire inverse la veille a en effet « amélioré » mon tracé. Ce contournement rallonge très peu le parcours mais évite plus de 100 m de dénivelé +. Claire décide de suivre seule le GR 400 et de descendre directos sur Super Lioran. Nous continuons le parcours sur l’itinéraire que nous avons prévu. Il commence à pleuvoir légèrement… Claudia et Eric renoncent à monter sur le Téton de Vénus, mais pour moi, c’est trop tentant. Ayant trouvé un mini sentier permettant de faire la jonction avec le sentier montant vers le sommet, j’atteins assez rapidement le Téton de Vénus (1.669 m d’alt.) d’où je peux observer le paysage ainsi que Claudia et Eric qui paraissent tout petits dans cette belle nature. La pluie a cessé. Je les rejoins 15 minutes plus tard au Bec de l’Aigle, un beau point de vue mais aussi le point de départ pour une descente abrupte sur une barrière rocheuse. On y a en douceur. Certains passages doivent s’effectuer en marche arrière, ce qui ne nous empêche pas d’admirer ces belles formations rocheuses. Il recommence à pleuvoir, cette fois-ci de plus en plus fort. Nous atteignons heureusement la lisière de la forêt avant d’être complètement mouillés. Il nous reste à continuer la longue descente jusqu’à Super Lioran où nous attend Claire depuis un peu plus d’une heure. Sauf que, nous ne comprenons rien à ses explications… vu qu’elle est arrivée par l’autre côté de la station. Après quelques recherches et appels téléphoniques, nous finissons par la localiser et nous regroupons pour un dernier restau ensemble avant le retour. Gros pincement de cœur au moment des au revoir… mais grand soulagement d’avoir accompli ce trek où tout s’est quasiment passé comme prévu sur un itinéraire typiquement Polyrando, c’est-à-dire sur mesure…
En conclusion, un beau parcours très peu fréquenté hormis le Pas Peyrol et le Puy Mary. Un environnement très propre aussi où les gens sont respectueux de la nature et emportent leurs déchets.
Des belles vaches Salers en de nombreux endroits et tout particulièrement sur les sentiers qui ont égayé notre parcours avec leurs mélodieux sons de cloche. Une belle nature et des paysages spécifiques qui nous changent des nombreux treks que nous avons effectués dans les Alpes, les Pyrénées et les Vosges.
Et enfin, une météo qui nous a globalement gâtés.