Polyrando: randonnées pédestres de 7 à 77 ans


 

 

Souvenirs – souvenirs : Polyrando à ses débuts – Nous étions jeunes et insouciants. (rubrique préparée par Serge, merci à lui)


Tout au début polyrando pégasait jeune . Au rendez-vous dans la brume matinale nous n’étions parfois, que deux ou trois . C’était au temps où l’on chantait en marchant, on parlait encore des exploits d'Eddy Merckx, de Cloclo et surtout de ses Claudettes, Nous avions les chansons de Joe Dassin en tête…
Pas encore d’Internet , de GSM, et encore moins de GPS : la grande aventure quoi ! La boussole était un objet de première nécessité qu'il fallait tenir correctement. Et pour les rentrées de nuit, la grande ourse était notre amie… quand elle n'était pas cachée par les nuages ! La plupart des grottes étaient accessibles à tous. Yves  qui avait plus d’un tour dans son sac sortait sa carte chiffonnée ou déchirée et tachée de café : allait-elle survivre jusqu’à la fin de la promenade, cette carte aux 25/1000 (de mille milliards de mille sabords)? Des sentiers nous menaient au travers des tourniquets, des prairies au village, nous étions aussi les bovélos sautant les traverses des chemins de fer désaffectés. Beaucoup de chemins de terre n’étaient pas encore asphaltés. Avec un curvimètre on avait tendance à sous-évaluer les distances, on se prévoyait des randos de 28 km qui devenaient 32 km . 

Petit bonheur la chance, nos anges gardiens étaient super entraînés et nous préservaient du taureau,  du garde-chasse, des chasseurs, et ces anges gardiens nous évitaient de nous perdre dans les bois.

Lors de l'un de nos itinérants en 1992, dans le Jura suisse, nous avions escaladé le Saut du Doubs, haut de près de 40 mètres, en  s’accrochant ferme aux vias ferrata, Des sentiers calcaires magiques menaient au bord des falaises surplombant la rivière qui se transformait en un lac, des délicats rideaux de lichen qui pendaient aux branches nous caressaient le visage au passage dans le vacarme vrombissant de la chute. Nous y avons rencontré Tintin et ses Milans…et certains se sont essayés au mazout, boisson inédite à l'époque. Nous sommes  arrivés tard, il était 10 heures du soir dans le village des Brenets où nous allions manger. Le gite se situait à plusieurs kilomètres et nous risquions alors, d'y arriver trop tard. L'aubergiste super sympa a appelé ses amis pour reconduire les plus fatigués en voiture. Pas facile car la route traverse la frontière et était en principe fermée de nuit. Mais qu'à cela ne tienne, rien n'est interdit pour de sympathiques randonneurs…
J Les plus courageux qui en voulaient encore ont continué à pied et sont rentrés de nuit par un beau ciel étoilé.

On se souviendra aussi du chalet fermé dont le proprio n'était pas présent pour nous livrer les clés. Fin de la rando du jour et pas trop de temps à perdre avant la tombée de la nuit. L'un d'entre nous est entré par la cheminée pour nous ouvrir… la fenêtre par laquelle nous sommes tous rentrés. Surprise du proprio arrivé un peu plus tard !!!  Pas d'électricité et donc pas de lumière dans ce beau chalet quelque peu vétuste : fous rires le soir lorsque Bernard actionne sa lampe dynamo pour obtenir 2 ou 3 secondes de clarté et vite faire son lit avant de recommencer le processus.
Il y avait aussi Michèle, surnommée "Mamy Nova" ou "Mamy sèche-linge" parce qu' au cours des randos, après sa lessive elle mettait quasiment toute sa garde-robe à sécher sur son sac à dos.

Nous avions commencé fort en attaquant le grand Chasseral à 1600 m d'altitude d'où nous apercevions les Alpes, le plateau suisse et les Franches-Montagnes. Les Vosges et la Forêt Noire étaient parfois visibles.  Le soir, une bonne fondue au fromage pour nous sustenter était vraiment très agréable.  Après de jour en jour, les fondues au fromage devenaient de plus en plus arrosées, l'ambiance était du tonnerre et la petite Domi un soir avait par son charme et son entrain allumé les pompiers… à tel point que n'étant pas en reste, ils sont partis en allumant le gyrophare.

Domi était aussi devenue l'animatrice de notre séance de gym / assouplissement du matin avec l'exercice du "petit chien". Nous étions tous alignés à l'extérieur et à quatre pattes face à Domi, aussi concentrés que possible et occupés à lever une papatte (heeu non une jambe) lorsqu'a surgi une vieille dame très austère qui venait pour la remise des clés. Etant donné qu'elle n'a pas souri, nous on a rigolé de plus belle… Cela dit l'inspection a été particulièrement sévère et Isabelle notre amie Suisse qui avait organisé cet itinérant a quelque peu souffert !

Un autre soir dans un endroit appelé le creux du van à 1200 m nous logions dans un dortoir situé en dessous du restaurant sur pilotis. Avec 3 ou 4° seulement, il faisait assez froid dans la grange et à quatre heures de l'après-midi, nous sommes montés nous réchauffer au restaurant qui proposait un café Schuler (café "très" amélioré !) Nous nous sommes mis à chanter et chaque autre groupe qui rentrait devait également chanter quelque chose ou faire une danse,, Mention spéciale pour la danse / chanson du Picoulet (et pas Picolait) Il y avait aussi la chanson "c'était un soir bataille de Reichshoffen, il fallait voir les cuirassés charger…" : Effet garanti sur le vieux plancher en bois ! Les nombreuses coupures d'électricité n'ont pas refroidi l'ambiance : Au contraire, l’ambiance échauffée chauffait et réchauffait : après avoir dansé en cercle autour de la table,  nous sommes montés dessus et certains dansaient torse nu. De loin on pouvait apercevoir le chalet qui vacillait sur les pilotis et nos joyeux "Schuler" fêtards sont descendus à deux heures du matin dans la grange  pour se reposer dans la paille afin de rejoindre les lumières du lac de Neufchâtel.

 

 

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Notice Légale