Polyrando: randonnées pédestres de 7 à 77 ans


Récit avec les photos

  • SAMEDI 14 AOÛT 1999
    11h40 : Arrivée à St Lary-Soulans et retrouvailles avec Isabelle venant de Suisse. Derniers achats avant de nous diriger en voiture vers le petit village de Tramezaïgues et de remonter sur 9 km la vallée du Rioumajou.

    14h00 : Repas au restaurant l'Escalette, situé en pleine nature
    .Dany devant la piste menant au restaurant l'Escalette - au restaurant l'Escalette
    16h00 : Installation des tentes au bivouac bas (1300 m)
    montage des tentes (1) - montage des tentes (2)

  • DIMANCHE 15 AOÛT
    09h45 : Après le démontage des tentes, démontage des tentes - démontage des tentes (2)départ de la randonée en empruntant les 4 km de piste le long de la piste menant vers l'hospice de Rioumajou - vache en bordure de piste prolongeant la route jusqu'au bout de la vallée.

    11h00 : brunch à l'hospice de Riamajou (1560 m)
    à l'hospice de Rioumajou
    11h40 : montée vers le col d'Ourdisetu (2400 m) formant la frontière avec l'Espagne.
    montée vers le col d'Ourdisetu- Dany avant d'attaquer la pente menant vers le sommet -montée vers le col d'Ourdisetu (2) - montée vers le col d'Ourdisetu (3)
    14h50 : arrivée d'Isabelle au sommet suivie 20 minutes plus tard par Bernard qui avait momentanément attendu Dany.

    17h00 : sans nouvelle des autres, Isabelle et Bernard décident de redescendre en contrebas pour se protéger du vent qui souffle fortement et pour éventuellement y planter les tentes. A cette heure là, il devient en effet impossible de rejoindre le refuge de Viados avant la nuit.

    17h15 : Bernard s'apprète à redescendre sans sac, lorsqu'Isabelle aperçoit Daniel au loin. Bernard le croise et descend plus bas pour rejoindre Dany et Brigitte. Bernard prend le sac de Dany (*) - que Daniel avait déjà porté sur une partie du trajet - et monte avec elle et Brigitte jusqu'au lieu de bivouac improvisé (à plus de 2300 m).
    moutons ayant rejoint notre lieu de bivouac improvisé - Brigitte parmi les moutons - Quelque temps plus tard, Dany récupère de son malaise et se remet à parler (C'est bon signe!). .Après avoir installé les 2 tentes et avoir été chercher de l'eau que nous avons fait bouillir, nous goûtons notre premier repas lyophilisé. C'est fou les progrès qui ont été réalisés ces derniers temps pour ce type de repas !allumage du feu au lieu de bivouac improvisé - premier repas lyophilisé en haute montagne (1) - 1er repas lyophilisé en haute montagne (2)- massage au sommet

    Le soir, le spectacle est absolument féérique. Nous campons en effet dans un cirque et pouvons à loisirs observer le ciel couvert d'étoiles. Malgré la fraicheur, nous restons longtemps à observer le ciel, notre patience étant récompensée par quelques étoiles filantes.

  • LUNDI 16 AOÛT
    Au petit matin, la chance nous sourit à nouveau : une dizaine d'izards sont présents sur la crète nous surplombant et semblent hésiter à descendre, probablement gênés par notre présence. Ils disparaîtront une heure plus tard alors que nous achevons de démonter les tentes. Nous sommes également survolés par quelques rapaces.

    10h00 : Nous franchissons (enfin !) le col d'Ourdisetu et pénétrons en Espagne. Le sentier - toujours aussi escarpé - assure la jonction avec une piste que nous rejoignons pour remonter vers le Paso de los caballos (col des chevaux) à 2369 m. Au col, nous empruntons le GR 11 ou Senda Pirenaïca qui longe les Pyrénées du côté espagnol (tandis que le GR 10 longe les Pyrénées du côté français). Nous pénétrons alors dans le val de Chistau et entamons une longue descente vers le refuge de Viados entrecoupée de quelques montées dont un col à 1860 m. (*)
    vers le refuge de Viados

    Le sentier débouche finalement sur une piste et vers 14h00 nous pique-niquons à côté d'un refuge non gardé. Nous empruntons ensuite la piste et descendons jusqu'à une autre piste remontant la vallée de Gistain (1550 m) au bout de laquelle nous prenons une collation au camping de Forcallo.

    Après avoir remonté la piste puis le GR, Bernard arrive vers 17h15 (soit avec 24h de retard sur l'horaire prévu !) au refuge de Viados (1760 m), rapidement suivi par le reste du groupe. Ici aussi le spectacle est grandiose, en partie grâce à la luminosité extraordinaire : nous avons une vue imprenable sur plusieurs massifs montagneux dont le massif de Posets culminant à 3.375 mètres, soit le deuxième sommet des Pyrénées.
    vue depuis le refuge de Viados (1).- vue depuis le refuge de Viados (2) Le refuge, bien que situé à proximité de la piste n'est pas surpeuplé : nous sommes confortablement installés dans une annexe, rien que pour nous et après un bon repas profitons d'un sommeil réparateur.. Le lendemain - au moment du départ ! - nous apprenons qu'il y avait même des douches !

  • MARDI 17 AOÛT
    Nous prenons le petit déjeuner et avant le départ réservons par radio téléphone nuitées + repas au refuge d'Estos (1900 m), but de notre étape. La couverture GSM est en effet inexistante dans le massif des Posets.
    Le sentier monte lentement au fond de la vallée avant de brusquement attaquer la (forte) pente de face sur un dénivellé de 50 mètres (*) pour ensuite longer le flanc de la montagne jusqu'à un croisement de chemins (2080 m). A cet endroit, nous empruntons un sentier rocailleux dont la forte pente se radoucira progressivement avant d'arriver au col (2592 m) nous séparant du refuge d'Estos. Bernard, qui commence à s'habituer aux 23 kg de son sac, arrive vers 13h45 au sommet, suivi par Brigitte, puis Daniel et plus tard par Dany encadrée par Isabelle (*).
    Le vent étant puissant et pas trop chaud, nous décidons de pique-niquer plus bas.
    passage du col et descente vers le refuge d'EstosNous descendons donc dans une longue et forte pente sur un sentier rocailleux au long duquel nous entendons régulièrement le cri des marmottes. Nous pique-niquons 500 mètres plus bas en appréciant les bienfaits du soleil.
    Brigitte à l'endroit de pique-nique - Nous continuons la descente dans la vallée d'Estos vers le refuge descente vers le refuge d'Estos - peu avant le refuge d'Estos que Bernard rejoint 1/4 d'heure après Isabelle, ayant par inadvertance quitté le GR et dépassé le refuge. Le reste du groupe arrive quelque temps après. Comme prévu, Bernard réserve une deuxième nuit au refuge afin d'avoir une journée de repos ou afin de pouvoir escalader le Posets le lendemain. Cependant après avoir découvert le règlement très contraignant du refuge et la promiscuité dans les dortoirs dont les couchages sont mal répartis, l'enthousiasme cède le relais à la déception. Après une discussion animée sur la suite du programme et après avoir appris qu'il n'est pas possible de louer le matériel pour escalader le Posets, la majorité décide de descendre vers Benasque (1200 m) le lendemain et d'aviser sur place. Nous récupérons ainsi la journée de retard que nous avions prise eu début.
  • MERCREDI 18 AOÛT
    Après le petit déjeuner et après une mauvaise nuit, nous continuons la descente le long de la vallée d'Estos. chevaux dans la vallée d'Estos
    Le paysage est très beau et très vert, mais nous devons aussi nous réhabituer à la foule de promeneurs qui remontent le début de la vallée pour une excursion d'une journée. Nous nous arrêtons quelque temps le long de la rivière pour nous rafraichir.
    Dany au bord de la rivière Estos - Bernard au bord de la rivière Estos - Brigitte et Daniel se détendent au bord de la rivière Estos
    Vers 12h00, nous atteignons la jonction entre la vallée de Estos et la vallée de Benasque. Après une brève hésitation, nous décidons de nous installer dans le camping Chuise qui s'y trouve. Ce camping est peu fréquenté mais n'en est pas moins confortable (il y a des sanitaires en abondance et bien entretenus) et surtout peu onéreux : 110 BEF / personne / nuit !
    L'après-midi nous descendons à Benasque (4 km plus bas) pour y déguster quelque tapas et faire un peu de tourisme.
    tourisme à Benasque (1) - tourisme à Benasque (2) - tourisme à Benasque (3) - le restau de l'apéro
    Nous tentons d'organiser notre retour vers le refuge de Viados avec les opérateurs locaux, mais en vain. Il s'agit cependant de la solution la plus raisonnable pour le groupe, Brigitte souffrant du genou tandis que Dany et - dans une moindre mesure - Daniel sont au bord de l'épuisement.
    Le soir après avoir diné à Benasque et savouré les spécialités locales, nous revenons de nuit vers le camping sans lampe de poche.
  • JEUDI 19 AOÛT
    Dès le matin, nous utilisons tous les moyens de communication présents pour tenter de trouver une solution nous permettant de regagner Viados. La difficulté résulte du fait que nous sommes cinq et que pour éviter de rouler 250 km, il faut passer par une piste assurant la liaison entre les vallées. En début d'après-midi alors que Bernard était au bord du désespoir et s'appretait à regagner la France en deux étapes pour aller rechercher sa voiture, il obtient enfin la confirmation qu'un mini-bus 4X4 pourra emener le groupe vers l'autre vallée mais pas jusqu'au refuge. Enorme soulagement ! Nous passons un véritable après midi de détente au lac formé par le barrage de Paso Nuevo situé 3 km en amont du camping.
    La petite sirène de Benasque (barrage de Paso Nuevo)Nous y sommes seuls et Bernard en profite même pour nager dans le lac dont l'eau n'est pas si froide que redouté. En explorant les rives du lac, les filles découvrent une petite plage de sable noir avec une mini cabane (style Robinson Crusoé) et plus loin une superbe cascade débouchant sur le lac. Quel bonheur ! Au cours de cet après midi torride, on se serait cru sur une île déserte.
    Brigitte, Dany et Daniel au bord de la cascade de la Cocina - cascade de la Cocina - Isabelle, Brigitte, Dany et Bernard au bord de la cascade de la Cocina
    Le soir, nous redescendons sur Benasque et portons notre choix sur le restaurant El Pesebre (Meson Aragones) qui doit figurer parmi les meilleurs de la région. Nous n'avons pas réservé mais - cette fois encore - la chance nous sourit et nous sommes bien accueillis malgré nos bottines de marche.
    au restaurant El Pesebre
  • VENDREDI 20 AOÛT
    A 8h30, les tentes sont démontées et les sac bouclés. Nous attendons avec angoisse le 4X4. Sera-t-il au Rendez-Vous?
    A 9h05, soulagement : le taxi est à l'heure. Embarquement rapide des bagages et le 4X4 file en direction de la piste. Après plus d'une heure de piste et le passage d'un col à 2200 mètres, le 4X4 redescend - toujours sur la piste - vers le village de Plan situé au début de la vallée de Gistain. Il nous débarque au début du village avant de filer vers Huesca où l'attend une autre course. Bernard se rend alors compte que dans la précipitation et l'euphorie du moment, il a oublié une partie de ses cartes ainsi que son topoguide et sa boussolle au camping, ce qui complique quelque peu le retour.
    Après avoir pris un café au village de Plan (1050 m) puis après avoir dépassé le village San Juan de Plan (1180 m), nous remontons sur une dizaine de kilomètres la piste longeant la vallée de Gistain. Dans la montée, Bernard qui marche en avant aperçoit un (petit) serpent traversant la piste à moins de 2 mètres de lui. Nous arrivons vers 14h20 au camping de Forcallo (1600 m) où nous déjeunons. Dans la mesure où nous avons encore un long chemin à parcourir avant d'arriver à l'hospice de Rioumajou, il ne nous est plus possible de loger au refuge de Viados. Il faut absolument aller au délà et bivouaquer le plus près possible de la France. Après avoir évalué le parcours, Bernard décide de repasser en France en empruntant la piste menant vers la cabane - refuge de Tabernes (1750 m) puis le minuscule sentier menant vers le col de Madère (2600 m) formant la frontière.
    Brigitte, Dany et Daniel dans la vallée de Tabernes - dans la vallée de Tabernes (2)
    Nous atteignons facilement la cabane avant d'emprunter le sentier qui longe la rivière pour monter ensuite vers le col. A cet endroit, nous hésitons à planter les tentes près de la rivière. Bernard peu favorable à cette solution part en éclaireur pour voir s'il n'est pas possible de planter les tentes plus haut. Un peu moins d'une heure plus tard, alors que les autres s'apprètaient à monter les tentes, Bernard redescend en annonçant que 300 mètres plus haut, il y a un superbe endroit pour bivouaquer (2100 m). Nous repartons et en à peine 3/4 d'heure rejoignons (*) - encadrés par les mouches - une sorte de promontoire couvert d'herbe d'où nous pouvons admirer à loisir la cascade et les saignées rouges dans la montagne qui nous fait face.
    Dany après son épique combat contre les mouches au lieu de bivouac improvisé - dernier bivouac avant le retour en France
    En direction du Sud, nous apercevons aussi le Posets et le glacier qu'il domine. Le soir, l'antimoustique de Dany, l'odeur des esbit et la fraicheur achèvent d'éloigner les mouches ce qui nous permet de contempler le paysage à l'aise et de repenser aux 1100 mètres de dénivellé que nous avons monté dans la journée.
  • SAMEDI 21 AOÛT
    Au petit matin, alors que nous allions nous mettre en marche nous sommes rejoints par un groupe de 5 randonneurs qui avaient campé le long de la rivière et qui ont décidé avec leur guide français de faire un aller-retour sans matériel jusqu'au col. Bernard arrive en même temps que le guide au sommet et redescend aussitôt (*) chercher Dany, Brigitte et Daniel qui comme Isabelle et lui ont quelque peine à repérer les traces du sentier, celui-ci n'étant pas balisé. Nous décidons de pique-niquer au sommet. Le guide français nous apprend alors qu'il existe un chemin nettement moins raide pour redescendre vers l'hospice de Rioumajou et que ce chemin se trouve dans la vallée parallèle. Compte tenu de l'état du genou de Brigitte et compte tenu de l'apréhension que Dany éprouve vis à vis du vide, Bernard décide de rejoindre l'autre vallée non pas par la crète mais par un sentier longeant la montagne en contrebas.
    mini-sentier assurant la jonction entre les deux vallées en longeant le contrebas de la crète Après l'un ou l'autre passage difficile - au cours duquel Dany est restée accrochée à un rocher avant d'être prise en charge par Brigitte et Bernard Dany en difficulté dans un passage difficile- la pente s'adoucit et le chemin descend en serpentant dans les sapins. descente dans les sapins vers l'hospice de RioumajouAprès avoir aperçu l'autre chemin, nous nous félicitons de notre choix. Au bout d'une interminable descente Bernard suivi d'Isabelle puis des autres participants atteignent l'hospice de Rioumajou (Bivouac haut - 1560m) juste à temps pour consommer le cidre que Bernard avait commandé.
    retour à l'hospice de Rioumajou
    La boucle est bouclée. Brigitte et Bernard vont rechercher la voiture et nous passons notre dernier bivouac en montagne, non sans un gros pincement de coeur car demain nous quittons ces paysages enchanteurs...
  • DIVERS
    Au cours de ce séjour la météo fut excellente : soleil, éclaircies et vent frisquet sur les sommets les premiers jours, plein soleil et forte chaleur en vallée les jours suivants. Nous avons eu beaucoup de chance car selon les autochtones, la deuxième quinzaine du mois d'août est propice aux orages, ceci alors que le mois de juillet 1999 a été particulièrement froid et maussade.

    Nous avons toujours mangé chaud et avons épuisé la recharge de type Coleman d'Isabelle et les 3 boîtes d'Esbit servant au mini réchaud de Bernard.
    Nous n'avons jamais manqué d'eau au cours de notre périple, ce qui nous a facilité la vie lors des bivouac.

    "Le club des cinq" portait ensemble environ 85 kilos (Dany : +/- 11, Isabelle : +/- 14 , Brigitte : +/- 17, Daniel : +/- 20, Bernard : +/- 23).
    Malgré "les bonnes bouffes", chacun d'entre nous a perdu au moins un kilo sur la semaine de randonée.

    En dépit des difficultés (passagères), l'ambiance fut excellente et tous ont contribué à aider ceux qui étaient en difficulté, par exemple en encadrant Dany tout au long de la journée ou en portant son sac lorsque Bernard avait pris suffisamment d'avance dans une montée difficile (*).
    Si au départ les écarts entre les plus rapides et les plus lents d'entre nous étaient importants, en fin de séjour ceux-ci s'étaient fortement amenuisés et l'ensemble du groupe progressait nettement plus rapidement.

    Le programme et l'itinéraire ayant du être modifiés à trois reprises, les événements ont confirmé que pour ce type de randonnée, mieux vaut adopter - comme cela était le cas - une organisation flexible.
    L'itinéraire choisi nous a permis de randonner en pleine nature en évitant l'affluence de randonneurs. Il nous est souvent arrivé de ne voir personne durant plusieurs heures. L'horaire topoguide est relativement rapide (et mêm plus rapide que l'horaire signalé par le flèchage local) : il suppose des marches sans portage lourd et sans pauses. C'est pourquoi nous l'avons converti en "horaire Dany".

  • Notice Légale