Polyrando: randonnées pédestres de 7 à 77 ans


Randonnée dans les Pyrénées – Massif de la Maladeta.

05 – 14 Aout 2006

Samedi 05 Aout Bruxelles - Bagnères de Luchon - Camping Le Pyrenéen (615 m)

Trajet : 1300 km via Charleroi

654 km de bouchons en France, nous passons comme une fleur.

Retrouvé Marie-Hélène, Zélian, Jonathan et la Maman de Marie le soir.

Dimanche 06 Hospice de France (1.385 m)– Col de Venasque (2.444 m)- Lac de Villamora (1.945 m)

Denivelé : + 1.100 m (- 540 m)

Départ de l’Hospice de France (1.385 m) où les places ...(de parking bien sûr) sont chères.

Première montée- Claire cherche son rythme, nous sommes bien chargés, les enfants cavalent, Alex prend des photos de souches blanches et fantastiques.

Peu avant le port de Vénasque, découverte de ce qu’est un refuge, sandwich au fromage de brebis pour certains, crêpes au sucre ou chocolat pour d’autres.

Passons le Col de Vénasque (2.444 m)– près du Pic de Sauvegarde et traversons la frontière. Puis nous continuons sur l’autre versant des Pyrénées pour découvrir des vaches mélomanes à l’accent catalan. Séduits nous plantons les tentes parmi le troupeau. Alex sort la guimbarde et se joint au concert.

Lundi 07 Aout Lac de Villamora (1.945 m)– Refuge de la Renclusa (2.140 m)Col de la Renclusa (2.270 m) - Plan d’eau d’Aiguallut (2.050 m)

Dénivelé + 350 m (- 245 m)

Après nuit agitée à cause de nos voisines bien curieuses - l’une d’elle a mangé la baguette de Marie et Olivier, et ... laissé le papier - nous remontons vers le refuge de la Renclusa (2.140 m). Nous assistons alors au balai de l’hélicoptère de ravitaillement : Des cubis de sangria acheminés par les airs, ça fait rêver...

 

Au refuge, nous bénéficions d'un solide repas chaud pour monter tous ensemble vers l’Aneto. Malheureusement il n’y aura plus assez de crampons (nous sommes quand même sept) ni ce jour ni pour le lendemain. Fait exceptionnel, un groupe de 15 personnes a fait la razzia le matin même.

Notre pilote préféré intègre le contretemps: nous contournerons l’Aneto par el Sud-Est, passerons par le Col de Salancs et monterons par la face Sud.

Direction le Plan d’eau d’Aiguallut par le col de la Renclusa (2.270 m). Après une bonne descente de 2 heures nous arrivons sur ce large plan ouvert avec la rivière qui serpente. Dans l’excitation du moment Zélian fait tomber son sac dans l’eau. Le soleil restera jusqu’à sécher la plupart de ses affaires.

 

Mardi 08 Aout Plan d’eau d’Aiguallut (2.050 m) - Lac de Barrancs (2.380 m)Col de Barrancs (2.640 m) - Col de Salancs (2.810 m)

Dénivelé Claire, Olivier, Alex + 710 m (-360 m) Marie-Hélène et enfants + 810 m (- 460m) Bernard (+ 960 m - 610 m)

Les loulous deviennent des pros et démontent les tentes avec entrain. Nous repartons et attaquons l’escalade de blocs de granit avec chacun son style... Ensuite nous remontons la rivière sur un chemin bien tracé au début, puis de blocs en blocs mais les kerns sont encore là. Nous arrivons au col de Barrancs (2.640 m) en fin de matinée et de là, observons plusieurs groupes d’isards.

 

La vue est époustouflante, 500 m de pierres blanches amoncelées sur les ¾ panoramiques.. Nous sommes vraiment très petits.... En bas, au loin le début d’un lac (le lac de Barrancs, bien sûr). Il fait frais, légèrement nuageux.

 

Nous nous engageons dans le pierrier, suivant Bernard mais le chemin n’est pas visible. Nous montons la crête les uns derrière les autres, les enfants, vaillants et attentifs, suivent les conseils de Marie-Hélène et de Bernard. Le temps se couvre, la pluie glacée tombe, nous ne pouvons pas nous arrêter. Alex a mal au genou. Nous décidons de descendre un peu pour nous recoquiller (pelotonner) ensemble dans un petit abri de pierre. Les derniers sortent les capes de pluie.

 

Après avoir poussé la chansonnette devant les jambes les plus sexys du jour, nous repartons en deux groupes, Bernard, Marie-Hélène et les enfants reprennent vers la crête, Alex, Olivier et Claire traversent à l’opposé. Il s’est arrêté de pleuvoir mais le ciel reste très couvert. Les deux groupes progressent en parallèle, le terrain est mauvais et toujours pas de chemin. Eboulis de granit tranchants pour le second groupe. Nous progressons très lentement. Bernard accélère pour trouver le passage et voir comment se présente la descente au delà du col. La brume arrive. Il est déjà tard, nous n’avons pas mangé.

Il revient et, après avoir aperçu l'autre partie du groupe en contrebas, décide avec Marie-Hélène de redescendre..... Olivier, Alex et Claire vont redescendre beaucoup plus lentement sur ces pierres instables. Éprouvant pour les nerfs mais nous nous retrouverons auprès du lac vers 18h après avoir essuyé averses de pluie et de grêle. Après avoir repéré un abri de berger tout confort er au sec, Marie-Hélène, Bernard et les enfants montent les tentes. Puis les trois autres arrivent et toutes les tentes sont montées avant que la pluie ne reprenne.

Nous sommes tous fatigués, un peu humides mais vraiment contents de se retrouver ensemble à nouveau et, tout entier. Les enfants continuent de rigoler avant de s’endormir.

Mercredi 09 Aout Lac de Barrancs (2.380 m) - Collado de Molieres (2.928 m)Plan d’eau d’Aiguallut (2.050 m)

Dénivelé +50 m (- 400 m) Bernard + 400 m (-750 m) Alex + 250 m (-600 m)

Le soleil est revenu. Matinée de repos pendant que Bernard retourne chercher un autre passage. Il trouvera finalement un autre passage indiqué sur l’une des cartes (Collado de Molieres 2.928 m) mais nous n’avons plus le temps de reprendre le circuit vers l’Aneto car nous devons être à Benasque Jeudi soir où Marie-Hélène et les enfants poursuivront d’autres aventures.

 

Une fois encore notre pilote inoxydable ajuste l’itinéraire.

Nous repartons donc vers le Plan d’Aguallut, longeons le lac de Barrancs parmi les immenses blocs de roche. Marie-Hélène chausse les gants pour mieux s’agripper. Nous redescendons le long de la rivière. Bernard et ses deux assistants-pilotes sont en tête à plus de 40 min d’avance (on n’a jamais su qui menait les deux autres ...). Le Pilote décide d’avancer le lieu de bivouac (merci !) : on a enduré beaucoup de caillasse et les articulations demandent grâce.

Olivier se met aux fourneaux avec maestria pendant que Bernard fait bouillir son omelette déshydratée aux lardons. Fameux ...

Jeudi 10 Aout Plan d’eau d’Aiguallut (2.050 m)– La Besurta – Hospital de Benasque Baños de Benasques (1.697 m) - Lac d’Alba (2.460 m)

Dénivelé +1.000 m (- 220 m)

Décollage par un chemin « d’excursión » vers la Besurta. Nous croisons de nombreux touristes espagnols qui montent pour la journée. Faisons une large pause déjeuner et ravitaillons un peu pour les jours suivants. Claire strappe ses chevilles. Puis nous prenons le bus tous ensemble vers la vallée en contrebas de Banos de Benasque. Marie-Hélène, Zélian et Jonathan prendront un autre chemin pour rejoindre Benasque pendant que nous remontons vers les lacs d’Alba via l’Hotel de Baños de Benasque pour nous ravitailler en eau. Olivier négocie et revient avec baguette et confiture. Bernard essaye de téléphoner aux siens en Belgique et jure de tous les diables car les appels ne passent pas.

Nous attaquons un chemin escarpé pendant 45 min qui se transforme en exercice d’escalade. Avec nos 17-19 kg nous nous accrochons à la roche lorsque deux groupes d’espagnols nous disent que ce n’est pas le bon chemin, que la carte est « un desastre » (en castillan dans le texte). Alex a à nouveau très mal, au genou.

Avant de reprendre le bon itinéraire nous discutons avec Alex : deux jours de montée nous attendent sans possibilité d’assistance en cas de problème. Nous décidons donc avec Alex de se retrouver au camping municipal de l’Hospital de Benasque, près du lac de Paso Nuevo le Samedi midi.

 

Bernard, Olivier et Claire continuent vers les lacs d’Alba. D'abord encore un peu d'escalade, puis longue et belle montée bien balisée. Les marmottes ne sont pas farouches, Olivier pique du nez dans les myrtilles, le soleil est toujours là.

Grâce aux indications d’un autre groupe de marcheurs espagnols nous conseillant de ne pas suivre le chemin indiqué par les 3 cartes (décidément !), nous empruntons l'itinéraire bis ou itinéraire que Bernard baptise "marmotte futée". Itinéraire pratiquement non balisé et non répertorié sur les cartes. Nous arrivons cependant au troisième lac vers 20h30. Ouf ! les indications étaient relativement correctes et précieuses. Lac encaissé avec une ouverture en V sur les montagnes. La lumière est magique, le ciel dégagé et le soleil se couche les tentes tout juste montées. On entend un moustique voler. (C’est LE moustique sourd des Pyrénées, celui que l’appareil à ultra-sons de Bernard n’effarouche pas).

 

Vendredi 11 Aout Lac d’Alba (2.460 m) –Lac de Cregueña (2.640 m)Col de Cregueña (2.930 m)-Au pied de l’Aneto (2.800

Dénivelé + 750 m (- 300 m)

3 ° à l'aube Olivier s’étrangle : « On nous a troqué une Claire contre un E.T. ! » Mutation due à l’altitude sans doute. Pas grave. Nous attendrons qu’elle dégonfle...

 

Nous sommes dans un cirque entouré de parois rocheuses. Il y a 3 failles susceptibles de nous livrer un passage dont une cheminée. Pour être certain qu'il s'agit bien de la cheminée, Bernard prend sa carte et calcule l'azimut avant de pointer la boussole vers la direction calculée. Nous passons donc le col à plus de 2.600 m, en surplomb de la cheminée, et non à l'intérieur car celle-ci est obstruée. Sensibles au vertige, s'abstenir ! Ensuite, nous redescendons jusqu'à 2330 m et progressons de bloc en bloc vers le lac de Cregueña (2.640 m). Trois heures plus tard nous arrivons à son extrémité nord : lieu parfait pour la pause déjeuner. Eau limpide et gouteuse. Bernard puis Claire vont nager . Ses 10° revigorent. Claire est visiblement dans son élément : elle souffle comme un vrai phoque et Bernard et Olivier on envie de lui jeter des poissons. Par la suite, alors que Bernard et Claire sèchent au soleil, Olivier fait la sieste.

Le tour du lac est difficile, quelques kerns mais surtout beaucoup de blocs de granit. Olivier, Claire et, même Bernard .... regardent avec un peu d’appréhension le col de Cregueña (2.930m) que nous devons franchir avant la tombée de la nuit.

 

Nous observons ensemble la forte pente et décidons d’un itinéraire. A mi-hauteur, les kerns confirment une voie. Nous passons le col vers 19:45 et redescendons vers le lac de l’Aneto.

Nous sommes à 2.800 m et il fait froid. Les emplacements sont difficiles à trouver dans les roches et Bernard nous trouve deux emplacements encaissés (avec points d’eau s’il vous plait !)dans les rochers et à l'abri du vent. Olivier et Bernard partageront une tente (pas de place confortable à proximité pour une troisième tente), après avoir placé E.T. en quarantaine un peu plus loin.

Olivier nous prépare les meilleures tagliatelles à la carbonara du monde (si, si !).

La nuit est très froide.

Samedi 12 Aout Au pied de l’Aneto (2.800) – Pic de l’Aneto (3.404 m) Camping municipal de Senarta près du Barrage de Paso Nuevo (1.360 m)

Dénivelé + 50 m (- 930 m) Bernard + 800 m (- 1.680 m)

Bernard part tôt sur l’Aneto (3.404 m) où il croise espagnols, allemands et polonaises. Vers le sommet il esquive une pierre de justesse en plongeant derrière un amas de rochers et rentre entier vers 14h00.

 

Nous avalons une soupe et le reste de notre ravitaillement avant de redescendre vers le camping du barrage de Paso Nuevo (1.360 m). Peu à peu nous quittons la roche et retrouvons un peu de verdure, à commencer par quelques conifères. L’irrésistible appel de la myrtille s’empare à nouveau d’Olivier et il penche dans les buissons. Nous continuons de descendre doucement le long de la rivière Vallibierna, paysage rafraichissant, premières framboises sauvages et odeurs de thym frais.

La cheville de Claire est douloureuse et quand Olivier voit un bus, elle décide d’abréger les près de 500 m de dénivelé et 8 km qui restent. Finalement Bernard et Olivier font de même. Le chemin (une piste fermée à laquelle seul le bus a accès) est large et un peu monotone, pas de regret donc. Puis, l’envie de prendre une bonne douche chaude motive (malheureusement elle ne sera ni chaude et ni si bonne mais bon...)

Alex nous retrouve au camping, son genou va mieux grâce à des randonneurs qui lui ont donné des cachets.

Le soir, nous prenons le dernier bus vers Benasque pour aller manger un bon repas revigorant (sans pâtes...) L’hôtel Solana nous accueille au chaud. Les « pimientos rellenados de bacalao » et autres « rollados de espinacas » font notre bonheur.

Vers 23.30 nous pensons à rentrer au camping mais les taxis-men sont couchés et l’aubergiste nous annonce qu’il n’y a pas d’autre solution que de partir à pied. 10 km pour remonter. On attaque dans la nuit d’un bon pas mais avec peu d’espoir d’arriver avant 2h du mat aux tentes. La robe de Claire (sous cape de pluie) fait moins d’effet que la lampe frontale d’Olivier et ... une voiture s’arrête:

Nous bénissons encore Mr Cerezo et son amie qui nous ont ramenés jusqu’au camping (si vous apercevez un membre de la famille Cerezo, s’il vous plait, soyez gentils avec lui !)

Dimanche 13 Aout Camping municipal de Senarta (1.360 m) Hospital de Benasques (1.758 m) - Col de la Glère (2.367 m)- Hospice de France (1.385 m) - Camping Le Pyrenéen – Bagnères de Luchon

Dénivelé + 700 m (- 1.000 m)

Nous prenons la navette pour remonter jusqu’à l’Hospital de Benasque (1.758m) d'où nous remontons jusqu’au Col de la Glère (2.367 m). Pause déjeuner juste avant le col, Maitre Olivier nous fait de la pasta à la tomate, à l’abri du vent.

Le ciel s’obscurcit et nous nous préparons à prendre la pluie du côté français.

 

Descente abrupte dans les pierres qui roulent, jusqu’au chemin de l’Impératrice qui nous mène jusque dans la vallée. 3 heures plus tard nous entrons dans la forêt. Une forêt bien verte avec des fougères, des framboises, des groseilles. Nous avons quitté le minéral et nous voilà ailleurs, dans les Pyrénées françaises, sur terrain plat pendant 8 km. Il ne pleuvra pas.

Alex, Bernard et Olivier retrouvent la voiture planquée entre deux camping-cars. La fin de la rando se profile.

Olivier et Bernard se demandent où est passée Claire et Olivier repart en arrière quand le téléphone de Bernard sonne : elle est perdue.... à 400 m de l’arrivée !

Le ciel est couvert, il faut nous dépêcher d’arriver au camping. Quelques minutes plus tard tout le monde est en voiture et nous quittons le parking de l’Hospice de France.

Arrivés au Pyrénéen nous montons les tentes à la vitesse grand V et filons à pied en direction d’un Confit de Canard. Plus de sacs sur le dos, plus d’entorse, plus de douleurs aucune, nous cavalons.

Faute de canard, certains se rabattent sur une belle assiette de foie gras...D’autres savourent cœur de laitue et ratatouille fraiche. Le tout avec cette fameuse sangria qui réchauffe et rafraichit en même temps.

Lundi 13 Aout

Il fait beau et c’est à l’ombre d’une terrasse que nous savourons un petit déjeuner complet avant de prendre la route vers 11h30: 1300 km de circulation fluide. Après avoir déposé Alex à Charleroi, nous arriverons à Bruxelles at 01:30 , le sourire toujours aux lèvres : « Est ce qu’il y a une rando Dimanche ? »

Notice Légale