Polyrando: randonnées pédestres de 7 à 77 ans


Séjour au Lac de Serre Ponçon et récit des 7 Polyrandonneurs des Ecrins

 

Le séjour de 4 des Polyrandonneurs au Lac de Serre Ponçon s’est magnifiquement déroulé : paysage sublime, camping confortable, temps ensoleillé, sorties sur le lac ancré entre les montagnes avec le catamaran de Bernard.  Il a parfois fallu invoquer la déesse du vent ou même employer la rame mais quand le vent s’y mettait, c’était génial !

 

Les vacances ont pourtant failli mal commencer : une des randonneuses, Isabelle, ou plutôt une des « voileuses » a eu une rage de dents : pour trouver un dentiste en urgence voici comment elle s’y est prise au téléphone : « je vous explique mon cas, je suis une vacancière ici au Lac de Serre Ponçon et j’ai été mal soignée en Belgique, c’est de là que je viens, pourriez-vous m’aider ? »  Le groupe éclate de rire à chaque fois qu’elle répète ces paroles au téléphone et cela deviendra le refrain de tout le séjour dans les Ecrins.

 

Quelques jours plus tard, les 3 autres Polyrandonneurs arrivent et tout le groupe se régale dans un bon petit restaurant de Vallouise. Nous logeons au camping Pont des Places perdu en pleine nature et point de départ de la randonnée (1.250 m). De gros nuages foncés surplombent le secteur que nous devons pacourir le lendemain et nous regardons les montagnes partiellement enneigées avec une certaine apréhension.

 

Le premier jour la randonnée s’écoule paisiblement : une longue et douce montée sous un ciel partiellement couvert nous mène jusqu’au Champ Rond (2.250 m) pour un premier bivouac.  C’est un terrain plat, peu avant le premier col à passer. Il y a un vent très fort dont les rafales doivent atteindre les 100 km/h. Heureusement toutes les tentes tiennent bon. Pour manger, Nathalie nous trouve un petit creux  dans les rochers. En avant les réchauds !

 

Deuxième jour, sous un ciel bleu magnifique qui ne nous quittera plus jusqu'à la fin du séjour, nous entamons une longue montée vers le point culminant du GR54 : l’Aup Martin (2.761 m) au son des cris des marmottes.  Il s’agit d’un col, assez raide, dans une pente faite de schiste très friable. Attention à bien planter les bâtons pour ne pas redescendre aussi sec ! Bernard perd un bâton dans la montée, ce qui ne l’empêche pas d’aller le rechercher (sans son sac). Un bon coup d’adrénaline. Les derniers mètres sont vraiment raides !  Passage d’un second col (Pas de la Cavale à 2.730 m) puis descente vers le Refuge du Pré de la Chaumette (1.860 m)

 

Troisième jour, 3 cols à monter (Col de la Valette, Col de Gouran et Col de Vallonpierre) et une descente inconfortable sur du schiste noir.  Par contre le pique nique est sympa sur une large pelouse au bord d’un lac enneigé où se plaît un troupeau de moutons.  Voilà notre Pietro devenu berger !  On a aussi rencontré des marmottes, 2 chamois et 1 bouquetin. Le soir logement à proximité du refuge de Vallopierre et du joli petit lac du même nom.

 

Au quatrième jour, la gérante du refuge nous conseille un détour vers le petit refuge du Chambournéou pour aller voir un (ancien) glacier.  Super accueil de la serveuse. Là, la troupe s’est amusée à faire des photos de groupe tantôt sur un petit pont, tantôt sur un rocher…  Ce jour-là pendant la rando, et peut-être plus encore pendant le lunch au refuge, Bernard se sentait euphorique. Selon Nathalie cet état second s'explique par la déshydratation !!  Pourtant la veille au soir, Bernard s'était correctement réhydraté… mais pas avec de l'eau ce qui selon Nathalie a aggravé les choses. C’est vrai qu’il ne boit presque pas pendant le parcours.  Heureusement que Regina n’était pas déshydratée sinon qu’est ce que cela aurait donné une blonde déshydratée !  Ensuite très longue descente vers La Chapelle en Valgaudémar (1080 m) sous un soleil de plomb. Petite pause au gîte Le Playne à 1380 m. En tout, une vingtaine de kilomètres, c’est beaucoup avec un gros sac à dos et environ 28 degrés à l’ombre.

 

Cinquième jour, ouf, journée de repos. Le matin, Bernard sort avec son débardeur (celui là même que Carine lui interdit de porter en sa présence) et déclare "Aujourd'hui c'est Marcel fait du camping"… non sans ajouter : "… et encore je n'ai pas choisi celui sur lequel il était écrit Sex…" Ce à quoi Regina ne peut s'empêcher d'affirmer "Houla lala, il semble bien que Bernard souffre toujours de déshydratation !" Tout le monde profite de cette journée de repos pour faire des lessives bien nécessaires !  Attention de ne pas mélanger toutes les chaussettes Queshua !  Une petite terrasse pour le lunch et un restaurant « fermette » le soir étaient bien agréables, sans compter les croissants du matin apportés par Régina et Pierre Philippe les plus matinaux d'entre nous ! La nuit, de nombreux éclairs illuminent le ciel exactement là où nous devons passer le lendemain.

 

Sixième jour, ouf le beau temps s'est maintenu ! Après discussion la veille avec certains « locaux », nous décidons de changer l’itinéraire prévu : direction Refuge de l’Olan mais avant d’y passer nous bifurquons vers le petit lac du Lautier (2360m) précédé d'un col à 2.420 m. D’abord nous apercevons une infâme mare verte ; ouf, ce n’est pas cela le lac ! Il est un peu plus loin.   Après une montée de presque 1350m en tout, une petite baignade dans le lac est bien méritée !  Cela nous permet de bivouaquer près du lac et le lendemain de faire un « 3000m ».

 

Septième jour, 5 des Polyrandonneurs ont envie de monter à plus de 3000m d’altitude au Pic Turbat (3028m), sans sac à dos !  Très chouette d’être sans sac ! Heureusement d’ailleurs, car la direction est vaguement fléchée, et il n’y a pas de chemin à travers les multiples pierriers.  Un peu d’escalade est même au programme, surtout pour les 50 derniers mètres tout au sommet : la brève arête sommitale domine le vide. Mais quelle récompense de pouvoir admirer toutes les vallées aux alentours  et les multiples chaines de montagnes.  Ensuite descente au Refuge des Souffles (1.950 m) pour un lunch bien agréable puis montée jusqu’à un plateau (2.050 m) sur le versant de la vallée d’en face pour un nouveau bivouac au son des cloches des moutons.

 

Huitième jour, surprise quand au réveil le fameux troupeau de moutons envahit le bivouac !  "Petite" montée vers le col de la Vaurze (2490m)  avant une longue descente de 1200m vers le village du Désert-en-Valjouffrey (1255 m).  Bien qu’il s’agisse d’un village de montagne assez « rustique », ce Désert dispose d’un bar/ restaurant très fortement apprécié. Quel bonheur de pouvoir se restaurer sur une terrasse, se goinfrer de desserts (un, deux ou trois par personne !) et se rafraîchir… au lavoir public !  Nous avons le ventre bien rempli, ainsi que le sac car il faut prendre le plein (3 litres) d’eau. De plus La montée suivante, dite de la « Côte Belle » (cela ne s’invente pas) est sans lacets, très raide au point que parfois, un pas est égal à une bottine. Plus de 1000 m en continu, en pleine chaleur. Nous arrivons en haut la Côte Belle (2.290 m) pour un troisième bivouac de suite.  Les réserves de nourriture de chacun ont bien diminué mais heureusement Regina a encore et toujours du muesli ! Pour notre dernier bivouac, Pietro sort une de ses surprises dont il a le secret: différentes sortes de chocolat belge. Super sympa, et cela fait 8 jours qu’il porte tout cela ! De plus, pas de lac, ni rivière…nous commençons à ressembler à l’homme/ femme des bois. Certains d'entre nous regardent avec appréhension le col de la Muzelle que nous devons passer le lendemain. Vu de loin, celui-ci semble presqu'à pic… à tel point que Bernard prend sa boussole pour calculer l'azimut et confirmer qu'il s'agit du bon passage. Bernard se veut rassurant mais…

 

Neuvième jour, jolie descente par un sentier souvent fleuri jusqu'au bout d'une vallée (1.490 m) puis longue montée vers le Col de la Muzelle (2613m).  Un peu avant la partie raide du col, arrêt pique nique : nous raclons les fonds de sac. Après une montée progressive, les 150 derniers mètres sont très raides dans une forte pente schisteuse. Le décor est surréaliste et très beau (enfin cela dépend des points de vue).  Ensuite descente et arrivée au Refuge de la Muzelle (2.170 m) où les Polyrandonneurs sont accueillis par des moutons et le chien du berger, un cheval et deux ânes !  Et puis c’est la douche bien méritée pour se décrasser après 3 jours de bivouac complet ! Sauf que pour les premiers, elle est tiède tendance froid, et pour les derniers, elle est froide tendance eau du Lac.

 

Dernier jour, descente boisée vers Venosc.  Pendant que les 3 conducteurs sont allés chercher les voitures à Vallouise, les 4 autres Polyrandonneurs ont visité le village très typique de Venosc à flanc de montagne.  Le soir tout le monde s’est réuni sur une terrasse pour fêter la fin de la randonnée avec un bon repas revigorant : rien qu’avec l’assiette de salade de l’entrée on était rassasié ; alors quand est arrivé le plat principal, un camembert chaud entier, agrémenté de Genépi, et accompagné d’une assiette entière de charcuterie plus des pommes de terre en chemise (par personne !), malgré notre faim, nous ne sommes pas arrivés à terminer (même Frédéric !).

 

Le lendemain, jour du départ, l'orage gronde et il pleut abondamment jusquà 12H30 avec de la neige au dessus de 2.500 m. Nous l'avons échappé belle et apprécions d'autant plus l'excellente météo qui nous a accompagné tout au long de notre périple.

Notice Légale