Polyrando: randonnées pédestres de 7 à 77 ans


4 polyrandonneurs se sont aventurés dans le Vercors durant l'été 2014

Trajet sans histoire jusqu'au logement (deux appartements grand luxe dans un château… situé dans un zoning industriel que Rozenn nous avait réservé). 1h pour trouver un restau… finalement "la petite idée" dans le centre de Grenoble était une bonne idée. Super cadre et super nourriture.Langue tirée

J1 – après quelques tergiversations et surprises quant au fonctionnement des transports publics Incertain, nous arrivons à 11h20 à Saint Nizier du Moucherotte (1.170 m) point de départ de la rando.

Olivier, Seyit et Bernard y rejoignent Philippe qui prenait le soleil (et les coups de soleil) Cooldevant le restaurant "les 3 marmottes". Montée le long du téléski puis contournement du tremplin à ski (pas de candidat parmi nous pour tenter l'expérience, même en hiver, même bourré !)Nous montons d'abord par un mini sentier en pleine forêt bien à l'écart du GR. Ça commence fort car le sol est un rien humide et certains passages sont très étroits ou très… bas ! Qu'à cela ne tienne, nous finissons par rejoindre vers les 1.400 m un sentier un rien plus important. Nous voilà en plein cagnard avec nos sacs bien chargés auxquels nous ne sommes pas encore totalement habitués. On décide de pique niquer quelques mètres en contrebas du grand (pas si grand que cela) Moucherotte (1.910 m) que Seyit et Bernard décident de gravir. Vue imprenable sur Grenoble, le massif de la Chartreuse et … le chantier de Météo France qui installe une petite station météo. On redescend jusqu'à 1.700 m par une piste aux gros cailloux pas agréable du tout puis par un chemin herbe et terre nettement meilleur. On en profite pour rencontrer une charmante bergère qui a égaré un de ses moutons. On l'aurait bien aidée… BisouDommage que nous n'avions pas plus de temps. A 1.600 m d'alt, nous devons prendre une décision : continuer en passant par la vallée ou en passant par les crêtes. Compte tenu de l'orage qui gronde au loin (ou pas si au loin que ça !), Bernard préfère la sécurité et envisage de passer par le bas. Néanmoins l'un d'entre nous a pris les devants et après avoir soigneusement examiné la carte et identifié un raccourci descendant de la crête, nous rejoignons le téméraire pour suivre la crête puis redescendre ensemble au gîte des Allières (1.420 m) par un minuscule sentier que nous n'avons pu repérer que grâce au GPS après 10 minutes de recherche. Une magnifique terrasse bien ensoleillée nous y attend pour l'apéro que nous savourons longuement. Le gérant du gîte nous apprend que l'orage s'est manifesté à seulement 4 km de là. Coup de bol, car nous avons toujours randonné au soleil.Cool Nous sommes presque seuls dans le refuge et bien installés dans une chambre rien que pour nous. Beau gîte et bon repas… Langue tiréeUn ronfleur dans la nuit…

J2 – plein soleil le matin : selon le gérant, cela fait un mois qu'il n'avait plus vu cela.Sourire

Après le petit déj, nous embarquons les pique niques et montons vers le pic St Michel (1.960 m) que nous atteignons en une petit heure et demie. Très belle vue avec quelques beaux à pics… Nous longeons la crête jusqu'au col de l'arc (1.715 m). De là, un minuscule sentier longe la crête en contrebas de celle-ci. Ce sentier est signalé comme dangereux et réservé aux bons randonneurs équipés de bonnes chaussures. 1 km plus loin on comprendra pourquoi. C'est à peu près là que Philippe se rend compte qu'il a une semelle qui commence à se décoller ! Ce sentier d'environ 4,5 km est joli mais interminable. Il est en permanence impossible de poser les 2 pieds à plat et il faut tout le temps être hyper concentré. Il y a aussi des up and downs pour agrémenter le tout.Embarrassé Le brouillard se manifeste par intermittence et nous trouvons tant bien que mal un endroit pour pique niquer. Quelques rares randonneurs passent par là : avec le brouillard, c'est un peu surréel car nous les entendons parfois longtemps avant de les apercevoir. Le brouillard n'est guère épais et se lève alors que nous repartons. 100 m plus loin, nous découvrons un tunnel naturel dans la roche… tellement étroit que nous devons enlever nos sacs pour passer. Après être quelque peu redescendus, nous remontons vers le col vert 1.700 m et descendons jusqu'à la cabane de Roybon qui a la réputation d'être la meilleure de la région. Il y a en effet 15 places, une toilette sèche et une source à proximité. Comme dans la plupart des cabanes du Vercors, pas de matelas mais des lits superposés en bois joints entre eux. bas flancs) Il est 17h30 et nous sommes seuls, YES !... pas pour longtemps ! : une colonie de 27 enfants prend la cabane d'assaut et nous décidons de ressortir pour planter nos tentes (sauf Philippe, notre "arme fatale" que nous avons laissé à l'intérieur). Et en +, ils nous demandent de déplacer nos tentes parce qu'ils vont faire du feu à proximité !!! Pied de nezCriantOlivier et moi n'apprécions guère mais par sécurité décidons de déplacer nos tentes ce qui amène Seyit à également déplacer la sienne pour me laisser de la place. Le soir ambiance largement autorisée par les éducateurs jusqu'à minuit passé. On a eu des mots avec eux… Un scandale car ces cabanes ont été construites par des randonneurs pour des randonneurs. Les éducateurs savaient très bien qu'ils dépassaient la capacité et prenaient les randonneurs en otage…Déçu

J3 – Rando vers le refuge de la Soldanelle (1.500 m)

Avec la condensation et la rosée, l'extérieur des tentes est trempé. Nous perdons plus d'une heure et demie à les sécher. Nous commençons la montée vers le pas de l'Oeille sous un pâle soleil… pas pour longtemps : la météo n'est pas engageante et les 2 seuls randonneurs que nous avons vus de la journée nous conseillent de ne pas traîner si nous voulons passer le col car il y pleut déjà. Nous décidons de pique niquer rapidos car avec la tourmente qui s'annonce et le terrain difficile, nous n'aurons plus l'occasion de nous arrêter. C'était une bonne décision… La pluie abondante nous rejoint assez rapidement. Ol et moi maudissons de plus belle le groupe qui nous a fait perdre ces précieuses heures… Arrivés au Pas de l'Oeille (1.960 m) nous regardons avec un peu d'appréhension le panneau d'avertissement (passage déconseillé) et la descente vertigineuse qui nous attend : pas le choix… nous entamons prudemment la descente… avec une pensée émue pour Philippe et sa demi semelle. Il pleut de plus en plus fort, ce sont de véritables trombes d'eau qui tombent en continu et l'orage gronde au loin. Puis nous arrivons à une sorte de paroi quasi verticale avec le vide à droite et… guère mieux à gauche. Il y a même un œillet pour les alpinistes ! Nous décidons de descendre en marche arrière (sauf l'un d'entre nous qui s'est initié à la dangereuse "méthode toboggan") et malgré quelques rafales de vent tout se passe bien. La température est descendue sous les 9° et nous sommes glacés avec le sentiment d'être transpercés, mais je pousse un énorme ouf de soulagement. Le sentier est en effet à présent plus facile et d'ici ¼h  nous devrions rejoindre la foret. C'est en effet le cas : le mini sentier est tellement mini qu'il disparaît en grande partie sous les hautes herbes. Attention à ne pas mettre le pied trop à gauche, car c'est le fossé ! L'eau commence à entrer par le haut dans nos chaussures… Je retourne les miennes : c'est comme un vase dont on retire l'eau. Il nous reste moins de 2 km jusqu'au refuge de la Soldanelle que nous rejoignons en ½ heure. Il est fermé et il ne semble y avoir personne… Pourtant ils avaient accepté d'ouvrir rien que pour nous. Petit moment de doute. Ouf, nous étions effectivement attendus !. Direction le dortoir pour une séance décrassage, douche, séchage… Sachant qu'on annonce également du très mauvais temps pour le lendemain et sachant qu'un nouveau passage difficile nous attend, je demande immédiatement si le refuge est ouvert le lendemain et si l'on peut rester une nuit de plus. Réponse affirmative, ouf again… Clin d'œil

J4 – Stand by au refuge de la Soldanelle

Le lendemain le ronfleur identifié les jours précédents... signale avoir subi deux attaques la nuit, la 2ème étant plus violente paraît-il Bouche cousue. Des trombes d'eau continues tombent sur le refuge et l'on ne voit plus le relief. C'est un peu déprimant d'être bloqués dans cet espace restreint. Mais ces près de 48 h passées dans le refuge auront été bien nécessaires pour faire sécher nos affaires. Seul un couple bien sympa parvient à rejoindre le refuge et à y passer la 2ème nuit dans une des Yourtes. Le lot de consolation sans doute. Nous on est seuls dans le dortoir, c'est déjà cela.Sourire  Le 2ème jour à la Soldanelle, Philippe comme prévu nous quitte et retourne vers St Nizier. Seyit profite de l'organisation pour l'accompagner et aller rechercher la voiture qu'il place au col de l'Arzelier (1.170 m)

J5 – Descente jusqu'au col de l'Arzelier puis voiture jusque Gresse en Vercors (1.200 m)

Pluie fine et brouillard sur la route. Hésitations sur la marche à suivre (dans tous les sens du terme)… Je propose d'aller voir à l'office du tourisme et de consulter la météo. Nous arrivons 5 min trop tard et devons attendre sa réouverture 1h30 plus tard. Nous en profitons pour pique niquer. Le panneau météo Isère annonce une embellie le lendemain, surtout au-dessus de 1.800 m. Ça c'est tout bon puisque nous souhaitons gravir le Grand Veymont. Ces prévisions sont confirmées par l'office du tourisme et la boucle de 3 jours que j'avais prévue également. SourireEn outre, plein soleil est annoncé pour le surlendemain. Enfin les sources sont toutes passées en code 3 (débit assuré) : Ben voyons… manquerait plus que cela ! Nous plaçons la voiture en bout de station où se trouvent une cafeteria et un magasin de sports. J'en profite pour acheter des semelles intérieures car j'avais en effet oublié de placer les miennes. Résultat et effet garanti… Après un verre, nous entamons l'ascension vers la cabane forestière de Veymont (1.510 m) sous de belles éclaircies. Mais le sentier sous couvert forestier reste très humide suite aux dernières chutes de pluie. Nous rejoignons néanmoins la cabane en 40 minutes et waw… elle est petite mais très sympa : table et chaises rondins au rez de chaussée et jolie pièce mansardée dans un grenier bien sec (sauf pour Ol qui avait placé son matelas sur la seule petite zone d'humidité) et bien plat. Mini entrée accessible par un escalier extérieur. Ol décide de faire du feu. Seyit et moi… décidons de l'aider. Pas évident car le bois est trempé et il a recommencé à pleuvoir juste après notre arrivée. On ne vous racontera pas tous les moyens utilisés pour allumer le feu… mais nous y sommes arrivés… enfin surtout Ol et Seyit !Rigolant On en a profité pour faire sécher quelques affaires jusqu'à ce qu'il pleuve trop fort. Nous étions bien dans cette cabane mais il a pourtant fait relativement froid, sensation probablement accentuée par l'humidité.

J6 – Depuis 4h du mat, il ne pleut plus. Le matin on devine quelques éclaircies.

Nous entamons la montée et rapidement on aperçoit le soleil qui entoure timidement puis plus franchement les sommets. Le petit sentier – variante passant par la cabane du Veymont – est vraiment très beau et très agréable. Pour la première fois depuis longtemps nous pouvons poser nos pieds normalement. A 1.700 m, sous le Pas de Ville, nous effectuons la jonction avec le sentier montant en droite ligne de Gresse en Vercors. Nous continuons l'ascension et nous regroupons au Pas de Ville (1.910 m) bien ensoleillé. Cette montagne me donne des ailes…Sourire  Nous continuons sans nous arrêter jusqu'au Grand Veymont (2.347 m) où nous nous regroupons à nouveau. La vue y est magnifique : nous sommes au-dessus d'une mer de nuages et pouvons très bien apercevoir le mont blanc, le massif de la chartreuse, les 2 Alpes et la Meije (massif des Ecrins), et l'Obiou. Cette mer de nuages en contrebas donne encore plus de relief aux sommets. Nous avons beaucoup de chance car c'est très rare et les semaines précédentes, cette vue n'a jamais été possible. Le lendemain non plus. Après le pique nique et une bonne sieste au soleil,Cool nous redescendons pour progressivement rejoindre le brouillard. A hauteur de la cabane des Aiguillettes (1.910 m), plusieurs randonneurs me demandent où se trouve la cabane. En fait elle n'est qu'à 20 m du chemin mais cachée par un petit dôme et totalement invisible pour qui n'a pas de GPS. Cette région est très mal balisée selon les dires même des habitants du Vercors. Nous poursuivons notre progression jusqu'à la plaine de la Queyrie (1.700 m). Nous craignons que le brouillard ne nous laisse pas percevoir toute sa beauté mais nouveau coup de chance : le ciel se déchire et illumine la vallée d'une superbe lumière. Ce vallon d'altitude est probablement le plus beau du Vercors. Il y a notamment des marmottes, un  bel arbre isolé et les anciennes carrières romaines. Ol en rêve encore. On vous dit pas le nombre de photos qu'il en a fait ! Il ne nous reste plus qu'à nous laisser glisser à tout berzingue vers la cabane de Pré Peyret (1.615 m) réputée pour être la plus fréquentée de tout le Vercors. Normal : elle est à la jonction de 2 GR et à proximité de la fontaine des endettés. Nous y arrivons à 17h20 soit quelques minutes avant qu'elle n'affiche complet (enfin qu'Ol et moi affichions complet !)Sourire et faisons connaissance avec 2 charmantes Hollandaises : Rensje (je vous dis pas la prononciation… ) et Wendy (plus facile à prononcer). Ol est tout content : il est installé à côté de l'une d'elle… jusqu'à ce que celle-ci déclare "sorry à l'avance, je ronfler beaucoup très fort" Pauvre Ol Surpris: il a pris un somnifère et mis ses bouchons d'oreille… ce qui ne lui a pas permis de se rendre compte que le message était de l'intox puisque Wendy n'a ronflé que légèrement ! Les 4 autres locataires et 2 campeurs avoisinant  étaient très sympa également. Cette cabane disposait d'un poêle à bois ce qui nous a permis de passer une bonne nuit bien au chaud.

J7 – Réveil à 7h15… On fait fort !! Sauf que nous ne partons que vers 9h30. Nous sommes à présent sur le GR 91 qui parcourt les hauts plateaux sur des chemins faciles et très beaux. Larges éclaircies mais pas plein soleil. Malgré nos gros sacs, on avance à du 4 km/h de moyenne et avant midi sommes déjà au pied du Pas de Ville que nous joignons pour le pique nique. Cela nous permet d'admirer les bouquetins que nous n'avions pas vus la veilleSourire. Ensuite descente en ligne directe jusque Gresse en Vercors et dernier verre rapidos. Nous avons bouclé la boucle en 2 jours et pas 3 ce qui nous permet de terminer avec plus d'un jour d'avance… Nous partons pour Dijon où nous pensons faire étape. Charmante petite ville avec de beaux bâtiments, des piétonniers avec ambiance sympa, une cathédrale et des halles + restaus très agréables. Ol identifie celui de la Ruelle et nous y mangeons très bien sur une terrasse ensoleillée.Langue tirée La suite sera moins drôle : pas moyen de trouver un hôtel avec de la place : les 8 que nous avons testés sont complets, même à Chaumont ou alors ne correspondent pas à nos attentes… On décide de rentrer à Bruxelles que nous atteignons le samedi à 6h du matin. GAME OVER

Dans le Vercors, tous ne parlaient que du mauvais temps des derniers jours  et les commerçants souffraient de la saison pourrie avec les annulations en cascade. A mon retour, j'apprends que la région Rhône Alpes où nous étions était la seule de France à avoir été classé en code orange suite aux intempéries. Finalement avec 4 jours de soleil, on se dit qu'on a encore eu de la chance même si à mon grand regret nous avons du sauter une étape qui nous permettait de rejoindre la cabane de Jasse du Play via le pas de Serre Brion.

Bernard

Notice Légale